14 septembre, 2007

Harragas

Classé dans : L'Algérie de Bouteflika — eldzayer @ 5:27

Ces jeunes en détresse en quête d’horizons meilleurs
Signe particulier : «harragas»
Par Smaïl Boughazi
Harragas dans L'Algérie de Bouteflika pefr52

Faits n Il ne se passe pas un jour sans qu’on lise dans les colonnes de la presse des informations annonçant que des dizaines de jeunes, voire des centaines, ont été interceptés au large de la Méditerranée.

Ces jeunes, sans visa ni passeport, affrontent la mer avec tous ses risques et dangers, espérant atteindre l’autre rive. Surnommés «harragas», ils défient tout, même les lois de la nature, bravant les vagues des hautes mers. Hiver comme été, ils attendant le moment propice, le feu vert, la moindre baisse de vigilance des gardes-côtes, pour prendre la mer vers les côtes italiennes ou espagnoles, ils disent que là-bas ils pourront trouver ce dont ils ont été privés ici, «faire renaître un espoir de ses cendres».
Pour eux, cet espoir se trouve ailleurs. Les uns mettent à l’index le chômage, l’oisiveté, d’autres la mal vie en général, cherchant un autre mode de vie plus souple, compatible avec leurs aspirations. Bref, une vie décente.
Ils sont devenus, à force de penser et de calculer pour ce voyage tant espéré, otages d’idées et d’illusions parfois sans issue.
Le mot «harragas» signifie littéralement «brûleurs», ou ceux capables de tout griller. Apparu il y a bien des années, ce terme désignait, tout d’abord ceux qui «se cachaient dans les moteurs, dans les cales des bateaux ou dans des conteneurs», dans l’espoir d’arriver en Europe, peu importe le port.
Le terme a fini par allonger la longue liste du vocabulaire en rapport avec la détresse des jeunes. Bien calculés, les points de départ de ces «va-t-au suicide» sont soit à l’est du pays proche des îles italiennes, ou à l’ouest du pays proches des côtes espagnoles. Dans l’espoir d’atterrir sous «des cieux plus cléments», ils mettent en œuvre tous les moyens dont ils disposent et c’est bien peu de choses en vérité : des vêtements pour affronter et résister au froid glacial de la Méditerranée et aux chaleurs de la journée, de l’eau, des denrées alimentaires et… des gilets de sauvetage. Le puzzle est constitué. N’y manque que l’embarcation de fortune à bord de laquelle ils négocient âprement leur place avec les passeurs. Mais la patience ce n’est pas, assurément, ce qui manque à ces jeunes désespérés.
Une fois en haute mer, ils perdent leurs repères et se retrouvent face au danger ; la raison balaye les dernières illusions et fait place aux regrets et à la prise de conscience du risque pris. Leurs vies étant menacées, l’espoir de revoir leur pays se mesure alors à celui d’atteindre les côtes du «Nord». «Les bouteilles jetées à la mer», contenant des lettres émouvantes, destinées à leurs familles, indiquent la situation dans laquelle ils se trouvent dans ces moments tragiques et les interminables réminiscences qui les torturent.

http://www.infosoir.com/edit.php?id=70429

13 septembre, 2007

Dégradation de vie

Classé dans : L'Algérie de Bouteflika — eldzayer @ 17:45

Les Algériens retrouveront-ils le nord ?

Pris pourtant en flagrant délit d’impuissance face à la dégradation des conditions de vie des citoyens, les membres du gouvernement choisissent de se mettre en état de «veille» pour «surveiller» une crise inflationniste dont les effets rongent depuis longtemps les fondements de la société.

En ces temps de grande évasion de milliers d’Algériens vers des cieux plus cléments, tous âges confondus, l’on se demande si le gouvernement a eu la présence d’esprit de se poser la question du pourquoi d’une situation aussi dramatique. Paru dans l’édition de samedi du Quotidien d’Oran, les propos des «Hommes en fuite» vers l’autre rive de la Méditerranée déplorent le fait qu’ils ne trouvent pas d’emploi et vivent sous la hogra. Pourtant des millions de personnes à travers la planète ne travaillent pas mais ne fuient pas pour autant leur pays. En Algérie, les temps semblent réellement durs, trop durs pour une société qui a chaviré pendant de longues années mais qui n’a pas été secourue par ceux censés lui tendre la main, ses gouvernants. Ce profond désespoir, les sociologues l’expliquent par le fait «qu’il y a effectivement tous les aspects liés aux besoins de base qui manquent aux citoyens, c’est-à-dire un revenu minimum, des structures de santé performantes, un système éducatif sain et une justice indépendante et au service du citoyen». C’est ce qu’ils identifient comme étant «les fondamentaux d’une société qui produit de la cohésion». Or, s’ils arrivent à manquer, disent-ils, «on renie le pays et ses hommes» (Nakfour bil bilad ouel ibad).

Mais il n’y a pas que cela. Les sociologues relèvent aussi l’absence de besoins radicaux, c’est-à-dire, soulignent-ils, «ce qu’on appelle une utopie ou la garantie du futur, tout ce qui permet aux citoyens d’être confiants et croire en un avenir serein». L’on fait remarquer que «l’Algérie est le seul pays au monde où les gouvernements vivent dans la certitude et le peuple dans l’incertitude la plus totale». Pour nos analystes, le vol d’une chaîne en or du cou d’une femme «n’est pas un fait anodin, il relève de signes aggravants d’un manque de sécurité». L’on s’interroge dans ce cas «que reste-t-il quand des citoyens ne peuvent pas se rendre justice ?». Le tout montre selon nos interlocuteurs que «le pays est tombé en putréfaction après avoir été incapable de trouver une solution à ses crises». Le malaise est général et «le pauvre tout autant que le riche vivent dans l’insécurité». Nos sociologues et économistes sont unanimes, «le gouvernement a été incapable de tracer un dessin national, c’est la faillite du modèle institutionnel en vigueur qui oblige à une refonte du système politique en place».

«DU PESSIMISME AU NIHILISME» 

En attente d’une sortie de crise après les longues années de terrorisme, la société perd pied et s’agrippe au moindre signe d’un quotidien quelque peu décent au risque de perdre la vie. Traduit par les sociologues, cela signifie que «l’on est passé de l’optimisme au pessimisme et du pessimisme au nihilisme en optant pour le mariage avec la mort l’estimant plus apaisant que celui avec le combat chez soi pour une vie décente». Ce sont ainsi des milliers d’Algériens qui tentent de fuir le pays et ce quels qu’en soient les moyens et les conséquences aussi dramatiques soient-elles. Le terme les désignant est consacré: on les appelle les harraga. Le président de la République s’est contenté, il y a quelques mois et à plusieurs reprises, de fustiger les binationaux, ceux qui, selon la morale populaire, «ont la chance de partir quand ils veulent». Ce sont quelques-uns de ses ministres, de ses conseillers, de son entourage et autres cadres nommés à la tête d’institutions publiques. Mais il n’abordera point le sort tragique de cette classe sociale qui se jette sans regrets dans les bras de la mort. Le refus de ce détenu à Guantanamo de quitter sa lugubre cellule au lieu d’accepter son extradition vers son pays, l’Algérie, devrait secouer profondément les esprits de nos gouvernants.

Dernier acte de rétrécissement des libertés, l’ordonnance interdisant aux cadres pendant deux ans de travailler en privé après leur départ du secteur public. En plus de trois autres ans durant lesquels ils doivent se soumettre au contrôle de l’agence chargée de la lutte contre la corruption. Pour atténuer de l’ampleur des pratiques de corruption et des scandales financiers, l’Etat recourt ainsi à des procédés qui cachent mal son incompétence à assainir les institutions et freiner les esprits malveillants dont l’identité n’est pourtant pas difficile à connaître. La réforme de la justice en est juste à permuter juges et procureurs, tribunaux, cours de justice et… Cour suprême.

SIDI SAÏD SE DRAPE DANS SA «VERTU» DE POMPIER 

Pour l’instant, les citoyens ne font pas attention à la manière avec laquelle sont gérées les affaires de l’Etat. Ils s’en tiennent à chercher celle qui leur permet de remplir leur couffin en ces temps de crise inflationniste. A défaut de pouvoir y mettre un terme, le gouvernement s’est contenté de mettre en place un comité de veille pour surveiller les marchés. La décision relève de l’absurde quand on sait que les interventions informelles et illicites ont depuis longtemps désarticulé les circuits commerciaux et corrompu les échanges. La veille, comme sa définition l’indique, veut dire rester vigilant pour intervenir en cas de problèmes. C’est-à-dire les anticiper pour les résoudre avant pourrissement de la situation. Le pays en est, hélas, à ce stade. Le gouvernement fait preuve d’impuissance face à une situation qui est loin d’être nouvelle. Se contentant de discours béatement optimistes, terrés dans leurs villas de Club des Pins, les membres de l’Exécutif tournent le dos à une société en mal de vie. Ils ne doivent pas savoir qu’en ces temps de canicule, des villes et des quartiers entiers manquent atrocement d’eau, que la pomme de terre est à 70 dinars, la boîte de lait en poudre a augmenté de 45 DA pour dépasser les 200 DA, le sachet de lait est vendu à l’intérieur du pays à 35 DA, les produits laitiers nécessaires à la croissance des enfants ont fortement augmenté tout autant que tous les autres produits de large consommation à l’exemple des fruits dont les prix sont inabordables.

L’instauration d’un comité de veille devient de fait burlesque quand la situation est aussi tragique. Elle l’est d’autant qu’elle coïncide avec de sourdes querelles de chapelle dont les échos sont répercutés sur la place publique par la plume de Mohamed Touati, de Belaïd Abdesselam ou de Khaled Nezzar. Annonciatrices de changements ou pas au sein des sphères du pouvoir, ces querelles laissent un goût très amer chez ceux qui ont à coeur le pays.

La réapparition publique du secrétaire général de l’UGTA fait certainement partie du scénario de l’équipe de Belkhadem élaboré pour amadouer les masses. Abdelmadjid Sidi Saïd a choisi la tribune du parti de Louisa Hanoune pour annoncer la tenue d’une tripartite en septembre prochain avec en prime «une surprise» pour les fonctionnaires. La tripartite est une fois de plus convoquée comme attrape-nigaud de toutes les conjonctures et pour toutes les crises. Et encore une fois, le patron de la centrale syndicale accepte de se draper dans sa vertu de pompier pour venir au secours d’un système politique en faillite. (Le quotidien d’Oran)

Ali Tounsi

Classé dans : L'Algérie de Bouteflika — eldzayer @ 8:59

Des officiers de la police dénoncent publiquement leur patron, Ali Tounsi auprès du Président de la République.
A quand le réveil des officiers de l’ANP ?

A travers une lettre adressée au Président Bouteflika et rendue publique par le quotidien El Watan dans son édition du 23 février 2003, une cinquantaine d’officiers de la police nationale ont brisé avec courage et bravoure le silence qui pèse sur nos institutions tenues en mains par des traîtres et des prédateurs qui n’ont aucun soucis de l’intérêt national. Le colonel Tounsi Ali radié pour homosexualité des rangs des effectifs de l’armée algérienne en 1983 et rappelé par l’équipe des décideurs maffieux en 1995 pour mettre la police algérienne sous leur emprise directe, fait partie de cette espèce de truands qui règnent sur l’Algérie.

Celui qui s’attaque lâchement à une mère de famille et à ses enfants pour l’empêcher de quitter le territoire national en guise de répression des prises de position politiques de son époux, est aujourd’hui dénoncé par des patriotes qui ne peuvent plus garder le silence sur ses méfaits. Même si cette dénonciation n’a pas eu d’écho dans les autres journaux algériens -encore une fois silencieux sur un événement qui aurait fait la une des journaux sous d’autres cieux- elle sonne le glas pour l’un des maillons forts de la mafia qui gouverne notre pays.

Homme de main du général Tewfik, le patron de la police a usé et abusé du pouvoir pour se servir et servir ses parrains. Il faisait de la discipline qui caractérise pareille institution pour dompter les hommes et les instrumentaliser pour parvenir à ses fins. Il ne pouvait penser que des hommes libres qui mettent l’intérêt de l’Algérie au-dessus de toutes les considérations finissent par vaincre la peur et crier haut et fort leur colère.

Les méfaits de ce truand sont connus depuis bien longtemps. Etalés en long et en large dans  » La Mafia des Généraux  » cela ne semble guère inquiéter le pantin des généraux qui passe plus de temps à l’étranger que dans son propre pays. Le jour de la parution de  » La Mafia des Généraux  » je lui avais adressé une lettre par laquelle je lui demandais l’ouverture d’une information judiciaire sur les maffieux incriminés dans mon livre tout en lui exprimant ma disponibilité à renter en Algérie pour les affronter devant la justice algérienne. N’étant pas souverain dans ses décisions, ce quart de président est resté muet comme une carpe. Je m’interroge, aujourd’hui, comme la majorité des Algériens, quelle suite réservera-t-il à cette lettre que vient de lui adresser la cinquantaine d’officiers de la police ? Continuera-t-il à se murer dans le silence et mépriser toute voix qui s’élève contre l’ordre établi de la mafia jusqu’à ce que le vent du changement l’emporte lui et ses parrains ?

Quoiqu’il en soit, ces officiers ont le mérite de braver la mafia. Avant eux, Omar Saada, officier de la protection civile, a dénoncé lui aussi dans un livre intitulé  » La déchéance administrative : le drame d’un officier « . A quand le réveil des officiers de l’Armée Algérienne ? N’est-il pas temps de rompre avec ce lourd silence qui s’explique par les obligations de la discipline mais qui n’a plus de raison d’être tant qu’on ne peut plus obéir aux ordre venus d’un commandement issus de l’armée coloniale et qui porte en lui les germes de la trahison. Ce qui signifie que l’obéissance à ces maffieux est une trahison envers le peuple et la patrie.

Officiers, sous officiers et soldats de l’Armée Nationale Populaire rompez le silence, désobéissez aux traîtres et mettez le Président de la République devant ses responsabilités. Interpellez le dans un cadre organisé par une lettre ouverte comme l’ont fait vos frères de la police. L(histoire retiendra votre acte et votre courage sera reconnu par tout un peuple.

Le 24 février 2003
Hichem Aboud
http://www.racinesdoutremed.com/

Haut

Fille de feu Smain Lamari

Classé dans : L'Algérie de Bouteflika — eldzayer @ 8:53

La fille du général Smaïn Lamari :
Un diplôme sans avoir suivi les cours

Plus grave encore, sur le plan pédagogique la situation est alarmante. Des étudiants « très spéciaux » obtiennent leur diplôme sans avoir suivi ni cours ni Travaux dirigés ni subis tests et examens. C’est le cas du fils du général Mustapha Cheloufi ancien secrétaire général du ministère de la défense nationale. Les filles des généraux Lakehal Ayat et Smaïn Lamari ont été, aussi, diplômées sans avoir suivi le cursus normal.

(lire la suite)

http://www.agirpourlalgerie.com/smain.htm

C’est ça ou pire

Classé dans : L'Algérie de Bouteflika — eldzayer @ 0:23

Le chef de l’État trouve que “l’Algérie a retrouvé sa stabilité”. Le Président a, sur le sujet, la conviction bien chevillée, puisqu’il le proclame aussi nettement, quelques jours après avoir échappé à un attentat et, comme il le précise lui-même, malgré “les odieuses atrocités survenues récemment”.
C’est vrai que Bouteflika s’exprimait devant un homologue étranger. Encore que l’état des nations ne se cache plus à l’âge de l’information qui a fait du monde un petit gros village.
Le Chef du gouvernement et ses ministres se distribuent à longueur de programme ENTV des satisfecit. Ni la paupérisation, ni les faillites, ni les scandales, ni les boat people, ni les suicides n’ont raison de leur moral d’acier. Pas le moindre signe d’appréhension ; pas un moment de doute !
L’optimisme officiel est, de manière générale, frappant. Un peu comme si les discours officiels et le propos de l’homme de la rue ne portaient pas sur la même réalité. Il semble déconnecté de la réalité. Et aux antipodes des inquiétudes d’en bas. Ne parlons pas du chômage, du logement, des prix et des salaires ; cela commence à faire rengaine. Et on peut se demander si ces carences sont prises en compte dans l’évaluation de la situation nationale, même si au vu de leur gravité, ces déficits risquent d’hypothéquer le développement du pays pour très longtemps.
Le même jour, dans le quartier de Bourouba, à Alger, le grand-père du terroriste qui a lancé son camion contre la caserne de Dellys dit au journaliste qui l’interviewait sur l’itinéraire de son petit-fils devenu kamikaze : “En ce moment, je suis en danger, vous également”, insinuant qu’ils pourraient, au moment où ils s’entretiennent, être à portée des tueurs du GSPC.
Il ajoute qu’ils étaient “vingt-trois adolescents” à prendre la clef des champs le jour où son petit-fils a rejoint le maquis. Et que la veille (de l’entretien), une dizaine de jeunes ont encore disparu du quartier.
Il est vrai qu’en termes de mode de vie, la séparation est de nature physique. L’argument sécuritaire aidant, la barrière entre les deux Algérie est assumée. Au point d’avoir constitué deux sociétés distinctes : celle des puissants et des riches — mais pas tous les riches, les initiés d’entre eux seulement — et celle du reste, ceux qu’ils ne voient qu’à travers les hublots blindés ou les barricades qui entourent leurs forteresses et leurs trajectoires. Ou à travers la presse.
Dans cette Algérie-là, tout va bien peut-être. Et c’est d’elle qu’ils parlent. Et c’est pour cela qu’ils relativisent les maux dont nous nous plaignons. Le chômage, la crise de logement, la malvie, l’emprise des vigiles islamistes, la cherté de la vie, le désespoir, ce n’est pas partout.
Et ceux qui, de ce côté, voient que le minimum alimentaire est parfois inaccessible, que rien ne pointe à l’horizon pour leur prédire un futur plus supportable, ceux-là regardent et parlent d’une autre Algérie.
Et en dépit de la situation, on leur enseigne que cela pourrait être pire. S’il n’y avait pas la réconciliation nationale, les importateurs, les subventions, la tripartite et la bipartite. Alors ceux qui ne prennent ni le maquis, ni la mer, ni la corde, ceux-là applaudissent pour éviter le pire.

Mustapha HammoucheH.
musthammouche@yahoo.fr

http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=63467

12 septembre, 2007

Boutef ne sait pas voter … pour SA réconciliation

Classé dans : L'Algérie de Bouteflika — eldzayer @ 12:01

Boutef ne sait pas voterBoutef rentre au bureau de vote. Sort ses papiers de la poche intérieure de sa veste, les remet, serre la main aux 3 jeunes filles puis se dirige vers l’isoloir. Il en ressort, papote et se dirige vers la sortie. Il a fallu qu’on lui fasse la remarque :
« Le vote !, le vote !, M. le président ! »

« Je l’ai mis dans le sac ! » en parlant de son bulletin qu’il a jeté à la poubelle de l’isoloir.

Faut dire qu’il n’a jamais eu besoin de voter pendant des décennies.

Tout va bien

Classé dans : L'Algérie de Bouteflika — eldzayer @ 5:43

Tout va bien  dans L'Algérie de Bouteflika spacer

«Il y a des gens qui n’ont de leur fortune que la crainte de la perdre». Rivarol

Elle est bien là, s’est passée exactement comme toutes celles qui l’ont précédée, avec les mêmes ingrédients bien connus, les mêmes malheurs, des maladies dites mystérieuses, les mêmes précarités installées dans un grand nombre de bidonvilles et les méthodes de gouvernance. Durant tout l’été baigné dans une atmosphère de vacances, de rumeurs alimentées par une forme de communication officielle, digne de la guerre froide.

La presse privée a posé de bonnes questions légitimes, et la presse officielle a rétorqué que tout est balivernes, manipulations de l’impérialisme et des jaloux de notre flamboyante démocratie qui devrait inspirer les grandes nations modernes. Durant tout l’été, les optimistes qui misaient sur l’effondrement du système, sous la houlette du syndicat «Solidarité», les pessimistes, sûrement plus lucides, spéculaient sur le maintien absolu du statu quo avec des remaniements comme il y a en a eu des dizaines, tous ont dit. Le constat est là: elle s’est passée normalement.

La rentée s’est faite sans coup férir et le ronron national reprend à son rythme programmé. En attendant le Ramadhan et ses prises de charge pondérale, ses quantités de sucre avalées et les ventres rebondis dans tous les corps de métiers. Les pâtisseries matinées de colorants chimiques, d’huile mille fois utilisée, seront de la fête nationale, religieuse ou familiale peuvent être évitées par un travail sur la durée de prévention, d’alerte et d’éducation. Des spots TV et radio, des pages dans la presse, à longueur d’année, la mise en avant dans les médias des spécialistes de l’alimentation, sont en mesure d’informer les parents et les enfants sur les dangers pour la santé et le budget familial d’une nourriture imposée par des habitudes et le mimétisme. Mais il faut une politique élaborée et des formes de communication adéquates. L’observateur ne sait plus comment sont réparties les missions entre les ministères de la Solidarité, de l’Education, du Travail et du Commerce. Les cartables, les couffins pour les pauvres et même le Croissant-Rouge, réputé caritatif, humanitaire qui n’a besoin d’aucune tutelle, tout devient un enjeu, une rente financière et un appareil asservi à des appétits de clans, de familles qui se battent pour de l’argent, pour placer des amis ou des proches, dans l’opacité et le passe-droit à tous les étages. Si l’Algérie est haut placée dans le classement de la corruption, si la capitale est la plus sale et la plus stressante du monde, ce n’est pas le fait du hasard et la responsabilité des décideurs est pleine et entière parce qu’ils ont le pouvoir de s’attaquer à la corruption et à la saleté repoussante des villages, villes, cités et quartiers selon des procédures et procédés testés dans les grands pays. Comment rendre attractives les villes de ce pays, d’abord pour ses habitants et ensuite pour les étrangers? Nous n’avons ni les canaux de Venise ou d’Amsterdam, ni le pont de Londres, ni le Louvre et Versailles, ni les pyramides et les palais du Maroc, ni la Côte d’Azur, ni les plages américaines, et pourtant la béatitude nationale parfumée aux hydrocarbures ne peut pas cacher pour toujours la laideur galopante des villes, du littoral, de ce qui reste de l’époque turque ou coloniale. Les toilettes d’un café à Rome ou Madrid sont de loin plus propres que les salles réservées aux ablutions dans nos mosquées. La maison de la presse qui enfle et tombe en ruine reçoit cependant, sans rougir, des ambassadeurs et des ministres. L’habitude et le laisser-aller sont devenus une culture bien ancrée, devant la dégradation accélérée de tout ce qui s’offre au regard. La problématique est connue. Tous les constats et analyses sont faits par une foule d’experts, dans toutes les disciplines, étrangers et nationaux, de manière scientifique. Mais de nulle part, n’est devenu un plan général, avec des chiffres et des échéances pour enclencher une dynamique de réformes, de libération des champs social, associatif, politique et économique et pour redonner un peu d’espoir à une jeunesse qui ne croit plus en rien et qui ne trouve que peu de motifs de fierté, de dignité et d’espoir en l’avenir.

Les faits sont têtus et l’abstention record aux dernières législatives, que d’aucuns attribuent à des causes plus que secondaires et superficielles, signifient la gravité d’une situation politique refoulée pour des considérations exclusives de maintien au pouvoir d’acteurs politiques est au coeur des enjeux et essentiellement déterminante pour l’avenir. La nécessité d’avoir des organisations autonomes dans la vie sociale se fait cruellement sentir devant les échecs répétés de la représentation officielle.

Le syndicalisme, s’il est représentatif, légitimé par des scrutins démocratiques à la base est le meilleur garant pour une bonne lecture des problèmes de l’Algérie et le compagnon idéal du pouvoir pour avancer dans l’écoute non déformée du citoyen, de l’entreprise et de la société. Le champ social et la vie politique sont liés directement, mais il leur est indispensable de créer des médiateurs et des espaces où se nouent les conflits et où joue la médiation pour vivre ensemble dans la diversité des intérêts, des croyances des idéologies et des politiques.

Les associations autonomes, les journaux, les revues les clubs de réflexion, les intellectuels sont des associés vitaux pour éclairer les programmes politiques, organiser des offres en direction des partis, du pouvoir, des syndicats.

Lorsqu’il y a une crise profonde, la représentation politique, et c’est le cas en Algérie où, là aussi, les mutations sont souvent «informelles» et échappent aux gouvernants. Tous les actifs de la population sont difficiles à «caser» dans le monde ouvrier, dans les couches moyennes, dans l’artisanat ou le commerce. Ceux qui travaillent sont-ils tous syndiqués ou dans des partis? Les cadres sont-ils créateurs, créatifs ou de simples agents de l’exécutif? Sur quels sites peut-on avoir des informations?

En attendant, le groupe Renault-Nissan installe une usine de production de 200.000 voitures par an au Maroc, délaissant l’Algérie.

Ce sont 36.000 emplois directs et indirects qui sont créés, alors qu’ici le taux de chômage est le plus élevé du Maghreb. Mais l’urgence, paraît-il, est d’empêcher les jeunes filles sans foulard d’aller dans un parc d’attraction. A quand l’obligation de la tenue afghane pour les garçons ?

Les statistiques officielles sont contestées, comme le sont le taux de chômage et les chiffres fantaisistes de la pauvreté, des sans-logis et des bidonvilles. Lorsque l’Etat, dans de nombreux démembrements, n’a pas les vrais chiffres, lorsque des paramètres sont «bidouillés», c’est l’Etat lui-même qui se met en danger, et le pays avec. Mais tout va bien, dit-on.

Abdou .B
http://www.lequotidien-oran.com/?news=505064

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