26 mars, 2010

Avril 1957

Classé dans : — eldzayer @ 15:27

Récits de la Bataille d’Alger par Yacef Saâdi : Opération “Bérets verts

Vers le mois d’avril 1957, un dispositif militaire colossal investit Alger pour “maintenir l’ordre”. Apparaît alors dans ce climat de guerre et de représailles, le mythe du para chez les Européens. L’organisation de la Zone Automne d’Alger se devait d’agir contre la prétendue invincibilité des parachutistes qui n’hésitaient d’ailleurs pas à mitrailler des innocents arrachés de leurs gîtes modestes, comme au chemin Vauban. Des témoignages rapportent qu’ils tiraient à bout portant sur des succombants. Yacef Saâdi, chef historique de Z.A.A. raconte la brutalité bestiale de ces militaires, les connivences occultes qu’ils entretenaient avec des parties qui, elles aussi, mettaient à l’occasion toute leur fureur haineuse pour exécuter les basses œuvres. Les fidayine ont répliqué par des opérations spectaculaires. le cycle sanglant de la guérilla urbaine s’enclenche.

Vers la fin du mois d’avril 1957, une partie de la grosse concentration de troupes décroche d’Alger ne conservant qu’une trentaine de milliers d’hommes appuyés par le colossal dispositif d’intervention du secteur Alger-Sahel pour « maintenir l’ordre » dans la capitale. Les cinquante-mille hommes prélevés d’Alger rejoignent la Kabylie, le massif blidéen jusqu’à Djelfa au sud et les contreforts de l’Ouarsenis dans le nord-ouest.
A la même période, à Alger, le parachutiste devient un véritable objet de culte. Le mythe personnifié du héros s’incruste à vive allure dans les mœurs des Européens d’Alger. «Le pied-noir » ne jure que par lui . Les hommes en tenue de camouflage devinrent des objets d’admiration.
Pourtant, en dépit d’une image tout à fait négative, paradoxalement le mythe du para progressait La question était de savoir comment stopper la progression.
Et si on tentait une opération para pour rappeler que nous existons ? dis-je à Ali la Pointe. La suggestion lui convenait. Il approuva. Donc on était d’accord pour marquer le coup à un moment où, il est vrai, notre « absence » relative du terrain avait dû faire croire à certains des nôtres que nous étions finis. L’ordre est fixé au 2 mai 1957. C’est évidemment à Ramel qu’échoit la tâche de conduire le bal avec la consigne de ne viser que les militaires, officiers, sous- officiers mais en priorité les parachutistes. L’offensive devra se poursuivre pendant quelque temps.
Ramel à bien saisi le fond de mes intentions. Il le démontre dès le lendemain. En effet, pendant plusieurs jours, on ne parle que des paras. Des paras qui tombent et dont les fidaïs arrachent la coiffe au passage en guise de trophée. C’est d’ailleurs Ahmed Chicha (de son vrai nom Benchiha ) un redoutable baroudeur de la Z.A.A., qui a eu cette idée de rapporter la casquette du parachutiste une fois celui-ci passé de vie à trépas. C’est nouveau et même stimulant dans un certain sens.
Enfin, la cote du combattant de l’ombre, la nôtre, s’est mise à grimper à nouveau et, inversement, le mythe du para à régresser. L’enthousiasme engendré par cette « flambée » diffuse mais efficace n’a pas, cependant, manqué de nous inciter à accentuer la pression. En effet, le nombre de plus en plus important de parachutistes éliminés alternant avec des soldats des autres armes accusant la même courbe en augmentation, a de quoi griser les esprits. Je me dis alors « nous tenons le bon bout…».
Erreur ! Car le 17 mai 1957, un coup d’arrêt brutal nous est assené. Une initiative pleine d’audace prise par Ahmed Chicha vient mettre fin à notre enthousiasme. L’événement a lieu aux abords immédiats du chemin Vauban, dans le quartier du Ruisseau, au nord. Chicha n’a pas transgressé les consignes d’usage, il a simplement innové en arrachant les casquettes des paras.
Mais en un mot pour dépeindre notre héros. Chiha était un solitaire. II n’était pas le seul au sein de la Z.A.A. Il y avait eu avant lui Arezki Lounis qui, à chaque fois, qu’il devait accomplir une mission dangereuse ou comportant des risques y allait seul. N’étant pas sournois de nature, Chiha recherchait toujours les endroits les plus exposés pour agir.
En agisssant en solitaire, il avait sans doute voulu que la peur bascule dans l’autre camp. Et c’était-là le sens de la campagne lancée le 2 mai contre le mythe de l’invincibilité du para. Comme Ali la Pointe à son apogée, Chiha multipliait les interventions. Et à chaque fois, il revenait à sa base de départ avec étrennes bérets verts, rouges ou noirs comme autant d’emblèmes des différents régiments composant la l0e Division de parachutistes. Ceci jusqu’à ce jour fatal du 17 mai où il choisit pour cible deux énièmes parachutistes à abattre à bout portant. En effet, pas de loin de là, au chemin Vauban, était installé un détachement du premier régiment de parachutistes coloniaux (R.C.P.).
Il est plus de 20 heures. Dans l’attentat, un troisième parachutiste échappe à Chiha, il s’enfuit et rejoint le cantonnement. Là, il donne l’alerte . Aussitôt, des parachutistes accourent vers le lieu où leurs camarades sont étendus à terre, morts . Armés de pistolets mitrailleurs et de grenades à main, ils entreprennent machinalement de ratisser les alentours. Décidés à se venger, les paras, une quarantaine environ, se ruent en direction du bain maure (les bains maures servent aussi de dortoir pour les sans-logis.) et des autres maisons du quartier. Ils en extirpent une centaine d’Algériens qu’ils alignent contre le mur à l’intersection du chemin Vauban et de la rue Polignac et qu’ils mitraillent ensuite sans l’ombre d’une hésitation. Le 18 mai 1957, un procès-verbal a été établi sur ordre du commissaire d’arrondissement. Le témoin répond au nom de Fontaine Paon. C’est un agent de sécurité publique, voici son témoignage «Aussitôt nous nous sommes transportés vers le lieu d’où provenaient les rafales de mitraillettes. Arrivés à l’angle du chemin Vauban et de la rue Polignac, nous avons constaté que, sur le trottoir de droite, en direction de l’usine électrique étaient allongés une quarantaine d’individus, quelques-uns d’ailleurs étant entassés les uns sur les autres. Parmi eux se trouvaient des morts et des blessés. Un groupe d’une quarantaine de militaires se trouvait à proximité et continuait à tirer des coups de feu en direction des succombants . Ces militaires appartenant à une unité de parachutistes béret bleu obéissent aux injonctions d’un commandant d’une unité territoriale que je n’ai pu identifier . Une fourgonnette et une ambulance de l’armée sont arrivées sur ces entrefaites . Ils ont acheminé des blessés en direction de l’hôpital le plus proche. Les morts ont été évacués en fourgon … ».
Saisi de l’affaire par dossier établi le 21 mai 1957 portant le numéro d’enregistrement 139.1.42, le commandant de la subdivision territoriale d’Alger en matière de justice militaire ne daigna pas ouvrir ne fût ce qu’une procédure d’information En fait de parachutistes, la horde vengeresse qui avait immédiatement accouru vers le chemin Vauban et la rue Polignac, était commandée par un gradé (commandant) d’une unité territoriale, indique le procès-verbal établi à la demande du commissaire d’arrondissement Lafarge Maurice et de son officier Soudaye Maurice.
En effet, le procès-verbal établi par le commissariat d’arrondissement ne laissait subsister aucun doute sur l’origine « pied-noir » du commandant qui dirigeait les commandos de la mort. Bien mieux ! Il était commandant d’une unité territoriale. Par quelle étrange procédure commandait-il, ce soir-là des soldats appartenant à un détachement du 1er R.C.P. ? Quel était son nom ? On ne le saura jamais.
Quel rôle occulte jouait-il chez les paras ? Ce sont des questions de ce genre que nous eussions souhaité trouver dans le procès-verbal du commissariat.
Pour ceux qui l’ignoreraient encore, les U.T. (Unités territoriales) étaient des formations militaires dont les effectifs se composaient uniquement, plutôt exclusivement, de « pieds-noirs» disposant d’armes sophistiquées et même parfois de cuirassiers comme leurs homologues les Unités Territoriales Blindées (U.T.B.) dont le commandement avait été confié en 1956 au général Faure, l’homme qui avait failli renverser la 4e République avant l’heure.
U.T.B. et U.T. étaient à vrai dire, des unités combattantes dont les effectifs n’exerçaient pas à temps plein mais par période allant de 45 jours à trois mois. Ceci ne les dispensait pas de garder armes et munitions par devers eux en permanence. Outre cela, les paras qui s’étaient rués sur les paisibles musulmans se trouvant à proximité, connaissaient mal l’endroit. Ce fut un « pied-noir», encore un , qui leur servit de guide. Son nom, Ferrer Robert, demeurant à Hussein Dey. Si cela se trouve, C’était un homme qui, familier des Algériens, n’hésitera pas un seul instant, le lendemain du massacre, à aller goûter au couscous familial auquel les Algériens invitaient volontiers leurs amis « pieds-noirs».

Les représailles

Dans la guerre urbaine, ce ne sont pas les ressources qui manquent : ruses, subterfuges, malignité etc… constituent toute une panoplie pour ceux qui ont à cœur d’envenimer l’atmosphère d’une ville. Mais la bombe c’est avant tout le choc inattendu qui ébranle.
Le recours à l’usage de la bombe nous était donc vital . Alors, j’expédiai en le diligentant un message à Chérif Debbih (Si Mourad) pour lui demander de se tenir prêt à intervenir en urgence dans une action de représaille devant venger nos frères morts , au chemin Vauban.
On m’avait soumis quelques temps auparavant, un plan consistant à bourrer d’explosif des lampadaires de l’éclairage public implantés dans divers endroits de la ville européenne, mais pour une raison de peu d’importance, je dus en reporter l’exécution.
L’idée des lampadaires était née lors d’une discussion informelle entre membres du réseau des bombes. C’était un jeune employé des P.T.T., membre du réseau, qui en avait suggéré le principe.
Sa suggestion fut adoptée et on entreprit aussitôt d’en fignoler les contours. Le projet, prêt à l’exécution, fut mis sous le boisseau. Et voilà qu’il refaisait surface. Mais cette fois c’était la bonne. Les cibles furent choisies, elles étaient au nombre de trois. Donc exigeant trois équipes (légères) d’artificiers et un accoutrement idoine . Comme l’éclairage public relevait de la competence de I’ E.G.A. (Electricité et gaz d’Algérie) l’uniforme des employés de cette grosse firme suffirait à faire passer nos « plombiers » du réseau des bombes pour de vrais agents de l’E.G.A. Pour ce faire, la mise au point du projet exigea huit jours pleins de travail méticuleux :
Sélectionner les agents pour le transport des charges, pour fixer les itinéraires à leur acheminements près des cibles etc….
Trois hommes furent choisis pour cette phase préparatoire Zmenzer Nourredine et Mehdaoui Abdenour, tous deux employés des P.T.T., et Stasaïd Mohamed, un jeune dynamique et vaillant membre à la fois du réseau et des groupes armés.
Par ailleurs, Zmenzer et Mehdaoui n’étaient pas des nouveaux venus. En tant qu’agents de maintenance des câbles téléphoniques et télégraphiques « au-dessus de tout soupçon » et bénéficiant des facilités d’accès liées à leur profession, ils avaient déjà pu introduire au mois de décembre 1956 des bombes qui, en explosant, avaient paralysé une bonne parties des services techniques de la ville.
A l’approche du jour «J», la fièvre des préparatifs augmente. Les équipes transport et artificiers, sont déjà formées.
La seconde et dernière phase est également entamée. Il ne reste que la touche finale : le déguisement. Pour cette dernière formalité, nous nous sommes adressés à Berami Mahmoud, magasinier à l’E.G.A., qui a mis à notre disposition tout ce que nous lui avons demandé, casquettes, chaussures professionnelles, tenues et même les écussons attestant que nos agents appartiennent « réellement » à la grande compagnie du gaz et de l’électricité. Mais avant de mettre le feu aux poudres, nous nous sommes aperçus que nous ne disposons pas des clefs pour ouvrir les niches d’intervention servant aux réparations des lampadaires en cas de panne. Après réflexion et grâce à Mahmoud Hadda, nous avons pu nous procurer les originaux des clefs servant à ouvrir les cavités des socles. Après les contre-façons nous les lui avons rendues. Entre-temps la filière s’est affinée. Les bombes ont été entreposées chez Omar Aïchoun au cercle du progrès dans la basse Casbah. Omar Aïchoune a été le premier président de l’U.G.C.A. (Union générale des commerçants Algériens).
Les charges ont été ensuite transférées dans un lieu sûr de la rue Rigodit à Belcourt. La date de l’opération a été fixée au 3 juin 1957. Ce jour là c’est à Ali Berrezouane de se déplacer jusqu’ à Belcourt pour procéder au réglage, la première bombe devant exploser au Moulin, un quartier distant d’environ 1 km de la place de l’Agha, la seconde à l’Agha même et la troisième rue Alfred Lelluch au flanc de la Grande-Poste, entre 17 h 45 et 18 h15. Mais avant l’heure fatidique, il fallut s’acquitter d’une ultime tâche : celle du transport des faux agents de I’E.G.A. jusqu’au pied de l’ouvrage Cette dernière mission est revenue à Boussalem dit Moh-Ouchen lequel, grâce à une « deux chevaux » Citroên, a réussi à transporter l’ensemble des servants au moment convenu.
Le 3 juin, comme prévu, un premier lampadaire explose pas loin du marché « Clauzel » . Il est 17 h 45 On compte de nombreux morts et blessés. Un quart d’heure plus tard, une seconde charge transforme le deuxième support d’électricité en une masse informe, apocalyptique, une effroyable allégorie. Cest la panique à proximité du commissariat central D’abord tétanisés, les policiers se ruent ensuite vers la place de l’Agha où ils découvrent l’horreur, un magma de morts et de blessés entremêlés. Mais à peine commencent-ils à organiser les secours qu’une troisième explosion , donc un troisième lampadaire pulvérise la devanture des magasins «Veuve Côte » rue Alfred Lelluch. La aussi, le même spectacle d’horreur bouscule l’ordre des choses.
Nos artificiers, quant à eux ont pu regagner sains et saufs leur base arrière . Plus tard, l’un des acteurs, Hamid Méraoubi meurt au maquis, Azzouz Boualem, l’auteur des lampadaires du « Moulin » et de «l’Agha» est capturé quelque temps après. Enfin, Boussalem Ali surnommé Moh-Ouchen a disparu comme des centaines d’autres Algériens.
Y.S.

www.elmoudjahid.com

sur site le 04/07/2002
-les parachutistes français en Algérie
pnha n°58
Auteur : ???

50 Ko

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——-C’est maintenant un hommage qui est rendu à tous ceux qui, sous cet uniforme, sont « restés sur la Piste sans fin », offrant leur jeunesse, leurs espoirs, leur courage, leur sang parfois si loin de la métropole, là où la France engageait son Armée.
——-Des combats de la Seconde Guerre Mondiale au raid sur Kolwezi, en passant par les opérations d’Indochine et les combats d’Algérie, l’Epopée Parachutiste est une et indivisible dans sa grandeur.
——-Regroupée autour de « l’esprit para » qui s’est,forgé en plus de cent actions, et qui s’est légué de générations en générations avec ses idées fortes… Courage… Force… Foi…, l’Histoire de l’Armée Parachutiste s’est faite aux quatre coins du Monde et nous apparut souvent comme une moderne Chanson de Geste.
——-Chevalerie des Temps modernes, inspirée par le patronage d’un Saint, Archange Preux et combattant, les Troupes Aéroportées sont pourtant au-delà de leur Légende, un fait d’hommes accompli par des hommes pareils aux autres, c’est à dire qui souffrent et meurent, qui luttent et espèrent avec sans doute un sens plus grand de la disponibilité, du don de soi, du refus de l’adversité, du goût du risque et de l’effort. Et c’est finalement parce que cette Histoire est surtout une histoire d’hommes qu’elle reste si attachante. Ces gravures qui rappelleront tant de choses à certains, son dédiés à tous ceux qui selon l’expression légendaire du Général Bigeard « sont restés sur la Piste sans Fin… », en 42 années d’accomplissement total de missions souvent réputées impossibles et toujours très belles.

Parachutiste en Algérie – Tenue modèle 56 pour parachutistes

——-Silhouettes devenues célèbres, aussi bien dans les villes qu’elles protègent que dans les djebels où elles traquent les rebelles : les Troupes Aéroportées imposent leur style « souple, félin, manoeuvrier ».
——-Au sein de deux Groupements, transformés bientôt en deux Divisions, les 10, et 25e D.P., les Régiments efficaces, accomplissent chaque jour, des actions tournées vers le retour de la paix et qui coûtent souvent sueur et sang.
——-Leur pas lent sur d’épaisses semelles de caoutchouc, leurs chants graves et mélodieux – qui parlent de la mort d’un copain, d’une fille qui attend, de souvenirs d’enfance entrevus dans un dernier souffle de vie – leurs combats et leur force tranquille, contribuent à créer un mythe qui les fait adorer ou haïr.
——-Mais qu’importe ! La légende et la réalité se mêlent étroitement et eux savent bien que seule la mission compte.
——-Alors ils l’accomplissent du Nord au Sud et des frontières aux plus hauts pitons de l’Atlas, conscients du sens que St-Exupéry donnait à sa phrase  » Tu es une sentinelle et chaque sentinelle est responsable de tout l’Empire ».
——-Casquette camouflée  » Bigeard » adoptée par tous les Régiments Paras et Commandos, tenue camouflée 56, équipements de toile et sacoches porte-chargeurs, poignard, l’homme est doté du pistolet-mitrailleur MAT 49 tirant des chargeurs de 32 coups et à crosse repliable.
——-Une précision : les 1er et 2è R.E.P. ne portèrent jamais
la casquette camouflée

Parachutiste pendant une opération – Tenue allégée 1957

 

——-Des plaines côtières aux pitons rocheux et des forêts de chêne-lièges au sable du désert, les parachutistes vont sur les traces des
légions Romaines, combattre, patrouiller, veiller.
——-Dans un pays aux contrastes violents, les nouveaux Centurions entraîneront leurs hommes vers l’accomplissement total de la mission, comme hier en Indochine.
——-Sans repos, ils seront de toutes les opérations, vivant à un rythme fou, ils parcoureront des milliers de kilomètres, traquant les rebelles, protégeant les populations, bâtissant, soignant, aidant ceux qui étaient désemparés, menacés, terrorisés.
——-Pendant sept ans ils mèneront cette Guerre d’Algérie, perdant bon nombre d’entre eux, sans jamais faillir, sans jamais renoncer. Jusqu’au bout.
——-Ce Chef de Section « crapahutant » sur une dune, porte la veste camouflée de la tenue 56 et la fameuse casquette de toile.
——-Sur sa poitrine les jumelles 6×30, ses équipements de toile, son poignard constituent l’essentiel de son équipement.
——-Le foulard rouge autour de l’épaule gauche, sert à l’identification des troupes du dispositif ami.
——-Son armement se compose du Pistolet-Mitrailleur Mat 49, avec ici son boitier chargeur replié sous le canon, preuve que notre homme se trouve en zone de sécurité, et de deux grenades OF (Offensive) et DF (Défensive).
——-Il porte aussi le short kaki clair de la tenue Outre-Mer et ses chaussettes de laine sont roulées sur ses pataugas de toile à épaisses semelles de caoutchouc.
——-Cette illustration ne pourra manquer de rappeler la fameuse action de Timimoun en 1957 et les combats du Sud, entrés dans la légende avec le 3è R.P.C.  » Bigeard » bien que cette tenue, une fois de plus, ne soit pas particulière à une unité.

Commando parachutiste de l’air -G.C.P.A. 541 14 juillet 1957 Paris

 

——-L’armée de l’Air engagea dès 1956 en Algérie une Unité de Commandos qui « ressuscitant la tradition des Aviateurs Parachutistes » allait se spécialiser dans cette lutte antiguerrilla.
——-Moins d’une année après, l’Unité devenait le Groupement de Commandos Parachutistes de l’Air, fort de 3 Commandos.
——-Rapidement la jeune Unité s’imposa et se hissa au niveau des meilleures. Le 14 juillet 1957, elle eut l’honneur de défiler à Paris, venue d’Algérie où elle combattait.
——-Le béret bleu nuit, les fourreaux d’épaules à « charognards d’or », la chemise bleu aviation, donnent un certain particularisme Armée de l’Air à la tenue classique de Parachutiste. Les gants blancs, le ceinturon blanc et les lacets blancs dénotent leur tenue de Parade.
-

 

——Dès 1957, un quatrième commando était mis sur pied et en 1959, un cinquième. Les Commandos de l’Air formèrent une Unité Aéroportée à part entière et se spécialisèrent dans les héliportages, le guidage de la Chasse aérienne sur les objectifs au sol. Ils fournirent les mitrailleurs aux hélicoptères armés et participèrent aux missions des Forces de Réserve Générale.
——-Dissous le 30 avril 1961, excepté le Commando 50, le G.C.P.A. 541 avait servi comme une « Unité disciplinée, efficace et silencieusement passionnée ».
——-Le 18 avril 1965, les Commandos de l’Air furent recréés à Nîmes avec de nouvelles missions importantes.
——-Précisons, qu’en opérations, les Commandos de l’Air laissaient le béret bleu nuit pour une casquette de toile camouflée plus plate que le modèle courant.

Béret vert d’un régiment étranger de parachutistes – R.E.P.

——-Issus des 1er et 2° B.E.P. d’Indochine, qui se sont couverts de gloire au cours de nombreux combats et disparaissant dans la fournaise de Dien Bien Phu, les R.E.P. formèrent en Algérie le Fer de Lance des Divisions Parachutistes.
——-Les Légionnaires parachutistes avaient fait naître un nouveau style en alliant la puissance de la Légion à la souplesse des Paras.
——-Les résultats obtenus furent hors commune mesure.
——-Les bérets verts furent engagés dans tous les combats et dans toutes les opérations de cette Guerre d’Algérie.
——-Ils comportaient dans leurs rangs des hommes volontaires pour servir à la Légion, volontaires aussi pour sauter en parachute et appartenir à ces Unités. Cela produisait une sélection sévère et donc une efficacité et une crédibilité sans failles.
——-Au combat en Indochine, le 1er B.E.P. avait perdu son Chef de Corps, le Commandant Segrétain, tout comme le 2è avait perdu son Commandant le Chef de Bataillon Raffali. En Algérie le 1er R.E.P. perdit son Chef, le Lieutenant Colonel Jeanpierre « Chef au nom redouté par l’adversaire, honoré par ses Compagnons d’Armes et béni par les populations qu’il protégeait ».
——-Le 1er R.E.P. fut dissous le 30 avril 1961.
——-Le 2è R.E.P. conserva les traditions des Légionnaires Parachutistes.
——-En juillet 1967, le 2è rejoignit la 11è D.P. et s’installa en Corse. Il y perpétue  » More Majorum » les actions des Grands Anciens. Le Légionnaire présenté ici est doté de la tenue 56 déjà décrite..
Il est équipé de la musette d’allègement des T.A.P., de l’équipement de toile comprenant la sacoche porte-grenades.
——-Il est armé du Fusil F.S.A. Mas 49/56 de calibre 7,5 mm à chargeurs de 10 coups.
——-Le béret vert devenu officiel en 1959, n’est porté qu’en opération et en base arrière, rarement en tenue de défilé.
——-Il cède sa place au KépiBlanc en tenue de sortie et en tenue de parade avec épaulettes de tradition et ceinture de flanelle bleue.
L’homme porte sur le bras gauche l’écusson de bras distinctif de la Légion Etrangère et on aperçoit sur le bras droit l’insigne de sa Division.

——-Note : En Indochine les Parachutistes sont composés d’Infânterie, d’Artillerie, de Génie et de Commandos. La Marine fournit une Unité G Commandos. En Algérie à ces spécialités s’ajoutaient les Unités de Cavalerie Légère et l’Armée de l’Air fôrma une Unité de Commande Parachutistes. Les tenues, équipements et l’armement étaient identiques pour tous. Les missions également étaient assez semblables. Ce qui visuelle ment différenciait les Unités c’était d’abord la coiffure. C’est ainsi qu’en Indochine tous les paras non légionnaires portèrent le béret rouge et li Commandos Marine le Béret vert avec badge à gauche. En Algérie jusqu’en 1957 les parachutistes métropolitains (Chocs et R.C.P.) portent le bér, bleu roi puis le béret rouge. Les Parachutistes Coloniaux puis d’Infanterie de Marine portent le béret amarante. Leurs anciens de la Brigade SA avaient gagné ce béret au cours de la Seconde Guerre Mondiale, offert par les Britanniques, puis conservé en Indochine. En 1959, le béret vert di R.E.P. est officialisé. Les Commandos de l’Air adoptent le béret bleu nuit, porté par l’Infanterie de l’Air française en Grande?Bretagne en 1943 1944. Depuis 1957 tous les Régiments (R.C.P., Chocs et R. P. C. Armes et Services) portent le béret rouge. En juillet 1961, le béret rouge est suppr mé en tenue d’été. Cela durera trois ans. On fera pendant ce temps une exception pour le 14 juillet 1963 à Paris.
——-Le béret rouge est rétabli en toutes saisons à partir de 1965. Les Commandos Marines portent leur béret vert en tenue de combat. Les légionnaires du R.E.P. continuent à porter le képi blanc en tenue de parade et de sortie. Autre élément qui permet de différencier les Unités : les insignes de Régiments ou de formations, les écussons de bras et de Division. En Indochine et en Algérie les Parachutistes forment une Arme à part composée de différentes Armes (Infanterie, Artillerie, etc.). Actuellement les Armes ont dans leur organisation des Parachutistes. Les Troupes Aéroportées ne forment plus un Corps. Les Régiments Parachutistes sont regroupés actuellement au sein de la Il’ D.P. forte de 2 Brigades, d’Eléments Organiques Divisionnaires (Artillerie, Cavalerie, Génie, Santé, Services et un Régiment à vocation  » SAS » ) et qui comporte en outre un Groupement Aéroporté Tactique issu de son Etat?Major. Les Commandos Marine et Air forment chacun un Groupement (G.F.C. Air et G.F.M.C. Marine). Un Régiment d’Infanterie (2` R.P.I. Ma) de recherches (13` R.D.P.) et un Groupe Logistique et Soutien (1″ G.L.A.) n’entrent pas dans la composition de la Division comme l’Ecole (E.T.A.P.) et le Centre National d’Entraînement Commando (C.N.E.C.).


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