Ali Mecili
RASSEMBLEMENT pour Ali Mécili
Le dimanche 11 avril 2010 à 14 h 30
Cimetière du Père Lachaise – Entrée principale
Le 7 avril 1987, l’avocat André-Ali Mécili, compagnon de Hocine Aït-Ahmed et porte-parole de l’opposition algérienne démocratique, était assassiné à Paris sur ordre des services secrets algériens. Dès le mois de juin 1987, l’expulsion de son assassin vers l’Algérie, en urgence absolue, allait entraver durablement le cours de la justice.
Plus de vingt ans après, celle-ci s’est remise en marche : à la suite d’un mandat d’arrêt international, un diplomate algérien, Mohamed Ziane Hasseni, soupçonné d’être l’organisateur de cet assassinat, a été arrêté le 14 août 2008 à l’aéroport de Marignane, puis mis en examen pour complicité d’assassinat et soumis à un contrôle judiciaire. Récemment, le Parquet a requis le non-lieu pour les faits reprochés à M. Hasseni, tout en ordonnant la poursuite de l’instruction. À ce jour, le juge n’a pas encore rendu sa décision. Mais quelle qu’elle soit, nous ne baisserons pas la garde et nous poursuivrons le combat jusqu’à ce que justice soit rendue à Ali Mécili.
Nous avons cependant déjà gagné une bataille, c’est celle de la mémoire et de l’histoire. Aujourd’hui, en effet, l’affaire Mécili est sortie de l’ombre, elle existe et il y est désormais fait référence quand se trouvent évoqués les rapports entre la France et l’Algérie. C’est une victoire que nous devons à notre entêtement, à notre fidélité, à notre refus de la Raison des États.
Nous allons donc continuer et comme chaque année, en avril, nous retrouver pour nous recueillir sur la tombe d’Ali et redire notre espoir de voir un jour la vérité venir d’une Algérie enfin démocratique.
Paris, le 20 mars 2010.
Le 7 avril 1987, Ali Mécili, avocat au barreau de Paris, figure marquante de l’opposition démocratique au régime d’Alger, était assassiné devant son domicile parisien. Deux mois plus tard, la police française arrêtait le tueur, un petit truand algérien aux ordres de la Sécurité militaire, les services secrets de l’armée algérienne. Mais au lieu d’être remis à la justice, il était. réexpédié à Alger. Et, depuis vingt ans, ce crime qui déshonore la V e République est resté impuni. D’où l’importance de ce livre, publié pour la première fois en 1989, pour comprendre la vraie nature du régime algérien et les réseaux secrets de la « Françalgérie ».
Grande figure de la lutte d’indépendance algérienne et opposant historique au régime militaire qui contrôle l’Algérie, Hocine Aït-Ahmed y retrace en détail les circonstances du meurtre de son ami de toujours, ainsi que l’attitude scandaleuse de la police et de la justice françaises. Mais aussi, à travers l’évocation du parcours exemplaire d’Ali Mécili, la lutte d’opposants courageux contre un « pouvoir de l’ombre » qui a confisqué dès 1962 la lutte de libération du peuple algérien. Et, dans une postface inédite, il évoque le « bain de sang » dans lequel ce pouvoir a plongé son pays à partir de 1992, et l’incroyable omerta qui continue depuis à recouvrir, en France comme ailleurs, les crimes contre l’humanité d’une junte de généraux corrompus.
« L’affaire Mécili est aussi une sorte de policier. L’histoire d’une enquête savamment sabotée par les autorités françaises. [.] Une pantalonnade judicaire [.] qu’Aït-Ahmed étale au grand jour. Cela ne fera pas plaisir au pouvoir algérien. Ni à la diplomatie française. Mais ce livre n’est pas écrit pour faire plaisir. »
Le Canard enchaîné
« Incroyable imbroglio politico-juridique, L’Affaire Mécili ne se limite pas à l’affaire elle-même : l’auteur a le mérite de la situer dans l’histoire de l’Algérie ; dans celle d’une espérance trahie qui voit l’ »ombre indigène » succéder à la « nuit coloniale ». »
Politis
Hocine Aït-Ahmed, chef historique du FLN, fondateur en 1963, avec Ali Mécili, du Front des forces socialistes (FFS), principal parti laïque de l’opposition algérienne jusqu’à ce jour, est notamment l’auteur de Mémoires d’un combattant. L’esprit d’indépendance 1942-1952 (Sylvie Messinger, Paris, 1983 ; rééd. : Barzach, Alger, 2002).