16 septembre, 2007

Khaled Nezzar & Bouteflika

Classé dans : L'Algérie de Bouteflika — eldzayer @ 9:40
Le Général Khalid Nezzar tombe à bras raccourcis sur le président algérien
“Bouteflika est un enfant gâté et colérique”
Khaled Nezzar & Bouteflika dans L'Algérie de Bouteflika NEZZAR • Khalid Nezzar.
La chance ne sourit plus assez à Abdelaziz bouteflika. Après avoir été débouté par la cour suprême de son pays, dans le conflit avec son ancien Premier ministre, Ali Benflis sur le contrôle du Front de libération national, ancien parti unique, majoritaire actuellement dans le parlement, le président algérien vient d’être secoué par un autre coup dur. Asséné par l’un des hommes les plus costauds de l’Algérie indépendante -au double sens propre et figuré-, ce coup a pris la forme d’une violente diatribe émanant du Général Khalid Nezzar.
Dans le livre de l’ancien homme fort d’Alger surnommé “le faiseur de présidents » qui vient de paraître en France le locataire du Palais El Mouradia est tantôt chargé et disséqué tantôt ridiculisé et vilipendé. “L’Algérie attendait un président mature et expérimenté, connaissant le sens des mots et en mesurant la portée », écrit le Général Nezzar.
GriefsAvant d’ajouter sur un ton de franche déception, “elle se découvre dirigée par une sorte d’enfant gâté, emporté et colérique ne sachant faire que la déraison et l’insulte ». L’homme, responsable de la rupture du processus électoral, en Algérie en 1992, dévide un long chapelet de griefs à l’encontre de Abdelaziz Bouteflika, considéré comme “un véritable danger pour l’Algérie ».
Pour le général Khalid Nezzar, le chef d’Etat algérien a mis en œuvre, depuis son accession à la magistrature suprême, en avril 1999, une politique laxiste qui aurait donné “un nouveau souffle » au terrorisme qui ensanglante le pays de l’Emir Abdelkader depuis plus d’une décennie.
Il aurait également, à en croire l’ancien ministre de la Défense, “vidé les acquis démocratiques de leur substance, instrumentalisé à des fins personnelles l’administration publique, dilapidé l’argent public et semé la discorde dans les rangs du peuple ».
“Mordre à pleines dents dans le fromage, se saturer le palais de meubles précieux, de luxe, de fric et tant qu’à faire avec la famille les frères en premier ».
Tel est l’exercice favori de Abdelaziz Bouteflika, selon Khaled Nezzar, qui lance une autre flèche empoisonnée vers Said, un des frères du président algérien. Said, “l’alter-ego, le président bis, devenu un machiniste émérite, raconte le Général, tire à grands renforts de poulies bien “graissées », les chaînes, les cordes et les ficelles (…) Il est le numéro deux de droit divin ».
Ce favoritisme à tout crin serait à l’origine de l’un des plus gros scandales politico-financiers ayant, ces derniers mois, défrayé la chronique en Algérie: le brusque et spectaculaire effondrement du fameux groupe Khalifa. Abdelaziz Bouteflika en assume “l’entière responsabilité », soutient Khalid Nezzar, qui s’empresse d’étayer son assertion: “la présence de Abdelghani, frère du président et conseiller juridique auprès du staff du groupe, les bons mots du président à l’égard du jeune Moumène (Khalifa) et ses apparitions à ses côtés dans les réceptions ont tétanisé les services de contrôle ».

Réquisitoire

Au-delà de ce réquisitoire implacable, le Général en veut au locataire du Palais El Mouradia pour avoir voulu toucher au statut, jusqu’ici prééminent, de la haute hiérarchie militaire dans le système politique algérien. Bouteflika aurait même humilié, volontairement, les chefs de l’armée. La preuve: lors d’une réception au ministère de la Défense à Alger en présence du chef de l’Etat, des généraux furent obligés, en pleine canicule, d’écouter M. Bouteflika “debout pendant des heures entières » pour que “la caméra immortalise la posture ».
L’ancien ministre de la Défense, qui souligne l’identité des vues entre lui et ses collègues en active, en conclut que le président Bouteflika “n’est pas digne d’être reconduit par le peuple » à l’occasion de la présidentielle du printemps 2004.
La candidature de l’actuel chef d’Etat à cette échéance, même si elle n’est pas encore officiellement, annoncée, semble d’ores et déjà acquise. Son principal challenger déclaré, Ali Benflis, semble disposer d’appuis solides dans le haut commandement de l’armée. Khaled Nezzar serait justement l’un de ses plus ardents avocats. L’ancien premier ministre bénéficie également du soutien inconditionnel de la majeure partie des cadres et des troupes du FLN. Son avènement serait aussi vu d’un bon œil par Paris.
Longtemps silencieux sur cette question, les Américains viennent de faire savoir, par la voix de William Burns, qu’ils étaient « soucieux de l’intégrité et de la transparence » de la prochaine échéance électorale en Algérie. Autant dire que personne, surtout pas le locataire du Palais El Mouradia, n’aurait plus les coudées franches en Algérie.


Abdallah Ben Ali

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